4700 KILOMETRES !

Jeudi soir, ma sœur est repartie pour rejoindre sa famille. Je l’ai accompagnée au Métro, puis je me suis retrouvée seule à nouveau. Après une nuit un peu agitée j’ai préparé mes sacoches, chargé mon vélo et quitté Vienne sous le soleil. L’Eurovélo 6 n’a pas été difficile à trouver et me voilà qui longe le Danube direction l’Ouest. Je rencontre des cyclistes sur la route, mais pas de voyageurs au long cours.

A Tulln, je croise un panneau Bahnhof et là brusquement je me dis “allez, je vais prendre un peu le train”. Il faut dire qu’il faisait très chaud et que j’avais toujours cette fatigue qui persistait et me privait de l’énergie nécessaire. Je demande au guichet s’il est possible de mettre le vélo dans un train jusqu’à Linz et comme ce sont des petits trains régionaux, il s’avère que oui il y a encore de la place. En Autriche, l’entrée dans les wagons se fait à plat, c’est vraiment bien pensé. Par contre le train s’arrête dans toutes les gares et à pratiquement chaque arrêt, d’autres cyclistes entrent dans le train ce qui fait que le wagon se retrouve rapidement plein.

Arrivée à Linz, j’ai eu le temps nécessaire pour prendre une décision. Je vais voir si je trouve un train pour rentrer, je suis arrivée au bout de mon voyage. Mon mari et mes enfants me manquent. Je vais au guichet de Linz, l’agent de la gare me trouve un train qui part le lendemain de Linz 8h50 jusqu’à Passau où j’aurais 4 min pour changer de train. Le train se trouvant juste sur le quai en face ça devrait le faire.

De Passau à München, le trajet se déroule sans encombre. A München, j’ai 20 min pour changer de train direction Zurich. Là c’est un peu plus difficile car il y a 3 marches pour monter, mais le chef de gare m’aide à porter mon vélo et voilà je suis à Zürich à16h30. Eric est venu me chercher en voiture et nous rentrons ensemble à la maison. Les retrouvailles sont évidemment émouvantes, ça me fait tellement de bien de revoir mes enfants.

Ce voyage à vélo dans le nord de l’Europe a été une formidable aventure pour moi. Je connais beaucoup mieux ma géographie maintenant !

J’ai trouvé que les gens rencontrés sur notre route étaient gentils, bienveillants et toujours prêts à nous aider la plupart du temps. Je ne me suis jamais sentie en danger, même quand j’étais seule. Je me suis souvent perdue mais le fait de trouver la force en moi, m’a donné une vraie confiance et j’étais fière de chaque étape franchie. Au fond, je sors grandie de cette aventure. J’ai réalisé que même quand on croit que quelque chose est difficile, on peut trouver en soi la force nécessaire pour y arriver et qu’ensuite on peut se sentir fière de ce qu’on a accompli sans fausse modestie.

J’ai aimé partager cette aventure avec vous nos lecteurs, amis, famille, personnes rencontrées brièvement.

Au tour d’Éric de livrer son ressenti du voyage.

Beaucoup d’entre vous ont été surpris par mon arrêt du voyage. Mais ce n’était pas un échec. Loin de là, j’étais arrivé au bout de ce que je voulais et à ce moment-là pouvait faire. Et comme Forrest Gump, s’arrête de courir sans trop savoir pourquoi, j’ai arrêté l’aventure, sachant très bien que pour Corinne, une autre aventure débuterait. Je suis fière d’elle et de moi.

En plus des découvertes au long du voyage, un tel voyage vous met en face de vous-même (surtout avec 5^oC et un vent à 50 km/h). Et sans hésiter, je repartirai ! Mais pas 6 mois, la famille, les amis me manquent trop.

C’est à Julie de nous livrer ses pensées.

J’ai rejoint ce grand voyage pour une courte durée seulement, mais ces quelques jours ont suffi pour que je profite des effets méditatifs du vélo. Je me suis plongée dans la contemplation des paysages, du ciel, de l’eau. Je garde le souvenir de cette sensation de bien-être, jusqu’aux prochaines vacances.

Merci à tous !

Bilan :

Eric: parti le 10 avril, rentré le 20 juillet, 100 jours 3900 km

Corinne : partie le 10 avril, rentrée le 19 août, 130 jours 4700 km dont 800 km seule

Julie : arrivée le 3 juillet, repartie le 20 juillet, 18 jours 720 km