En route depuis un mois…

De Arnehm à Leersum, le chemin nous mène à travers forêts et champs. Les maisons sont charmantes, parfois avec des toits en chaume, toujours plein de moutons le long du parcours et nos éternels canards que l’on voit partout.

La nuit de mardi à mercredi fût horrible, nous avions de la glace sur la tente. On trouve quand même la force et l’énergie de continuer en se disant qu’on va se réchauffer la journée. Mercredi arrêt réparation, la pédale gauche du vélo de Corinne a rendu l’âme. Jeudi le trajet nous faisait traverser au milieu d’un marais, mais le 4 mai étant le jour du souvenir, le bac n’était pas en service. 25 km pour revenir quasiment au point de départ du matin. Mais on a trouvé un autre bac qui nous a permis de continuer notre route jusqu’à Rotterdam, où on est arrivés à 16 heures bien fatigués. Encore un souvenir qui nous restera : notre chambre est au 3^ème étage sans ascenseur, OK on a déjà fait mais avec des escaliers si raides et si étroits que même sans bagages on a peur de tomber.

Rotterdam est une ville portuaire, c’est la 2^ème plus grande ville des Pays-Bas. Le port de Rotterdam est le plus grand d’Europe et s’étend sur 40 km de long. Le centre-ville a été quasiment détruit en totalité par les Allemands en 1940. Du coup Rotterdam est devenu le berceau de l’architecture innovante et on peut dire que les architectes se sont lâchés. Les maisons cubiques de Piet Blom, le pont Erasmus en forme de cygne, nommé ainsi en l’honneur du philosophe originaire de la ville et un grand nombre de gratte-ciel tous plus étranges les uns que les autres.

 La Kunsthall propose actuellement plusieurs expositions temporaires, notamment de Patricia Piccinini qui crée des sculptures  en cire d’hybrides entre humains et animaux, c’est assez dérangeant, on n’a pas trop accroché.

Le Markhal de Rotterdam est un bâtiment aux doubles fonctions résidentielles et commerciales. C’est un marché couvert entouré de logements formant un fer à cheval. Quand on se promène entre les étals du marché en levant les yeux, on voit l’œuvre d’art d’Arno Coenen et Iris Roskam appelée Corne d’abondance. En raison de sa taille, on parle aussi de chapelle Sixtine version néerlandaise.

Samedi on s’est promenés du côté de Delfshaven un des rares quartiers de la ville ayant survécu au bombardement de 1940. Puis on a passé l’après-midi au musée du flipper à jouer comme des petits fous sur toutes sortes de flipper 😊

Aujourd’hui, dimanche on reprend le vélo et on continue vers le Nord. Le coin de la Hollande ou Hoeck van Holland est l’endroit où nous découvrons enfin la Mer du Nord et… il fait beau !

À partir d’ici, l’Eurovélo 15 c’est fini. On passe à l’Eurovélo 12 ou véloroute de la mer du Nord. Lundi on roule à travers les dunes de sable un peu comme en Gironde pour ceux qui connaissent la Dune du Pilat, en beaucoup moins haut. On a déjeuné à La Haye connue pour être le siège de la Cour Internationale de la Justice de l’ONU. Il y avait de jolies sculptures sur la place, très humoristiques.

On garde le moral malgré le temps, on arrive à profiter des paysages. Nous discutons aussi beaucoup avec des gens intéressés par le vélo solaire d’Éric. Je pense également à mes collègues avec tous ses vélos. Quand on fait un voyage en vélo, on vit tous les évènements bons ou mauvais beaucoup plus intensément : ainsi quand on a froid on a très froid, mais quand on se réchauffe avec un chocolat chaud, on apprécie vraiment son chocolat chaud et on a l’impression de déguster la meilleure boisson du monde.

Merci encore à tous pour vos messages de soutien

Petit point sur la distance parcourue : 1140 km